Le siège de la Fed, à Washington. (Crédits: Federal Reserve)
Tous les voyants sont au vert pour les grandes banques américaines. Soutenues par la volatilité des marchés qui gonflent leurs revenus, par la normalisation de la courbe des taux -avec des taux à court terme nettement moins élevés qu'à long terme -et bien sûr par la résistance de l'économie américaine à la politique erratique de Donald Trump, les actions des géants du secteur tirent leur épingle du jeu à Wall Street. +23,4% pour Goldman Sachs depuis le début de l'année, + 21,2% pour JPMorgan, +16% pour Wells Fargo, +12,2% pour Morgan Stanley et +9,6% pour Bank of America. En comparaison, le S&P 500, l'indice phare de la Bourse de New York et le préféré des gérants, enregistre un gain de 5,4% sur la période.
Au-delà d'une conjoncture économique et boursière porteuse, les banques américaines affichent également une solidité de fer, comme en témoigne les résultats des derniers "stress tests" menés la semaine dernière par la Réserve fédérale américaine (Fed). Les 22 établissements testés disposent d'assez de capitaux pour résister à une lourde récession mondiale, c'est-à-dire continuer à prêter aux ménages et aux entreprises, a annoncé l'institution.
L'enjeu de ces tests nés de la crise de 2008 était de taille pour les banques, qui fortes de leur robustesse, peuvent renforcer leur retour à l'actionnaire sans s'attirer la foudre du régulateur.
Et, elles n'ont pas traîné. Mardi, JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et Citigroup ont annoncé leur intention de redoubler de générosité envers leurs actionnaires.
JPMorgan a ainsi relevé son dividende au titre du troisième trimestre 2025 de 1,50 dollar par action contre 1,40 dollar au trimestre précédent. En parallèle, la banque a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions de 50 milliards de dollars, qui a débuté dans la foulée.
"Les résultats des tests de résistance 2025 de la Fed continuent de démontrer que les banques sont résilientes, capables de résister à des chocs hypothétiques extrêmes tout en soutenant l'économie et les marchés financiers dans leur ensemble", s'est félicité le PDG de JPMorgan Jamie Dimon, cité dans un communiqué.
A l'image de JPMorgan, Morgan Stanley a mis lui aussi la main à sa proche. La banque new-yorkaise a relevé son dividende trimestriel de 0,925 dollar à 1 dollar par action tout en dévoilant un programme de rachat d'actions de 20 milliards de dollars.
De son côté, Citigroup a relevé de 8%, à 0,28 dollar par action, son dividende trimestriel. Pour Wells Fargo, le dividende passe de 0,40 dollar à 0,45 dollar. Celui Citigroup est porté de 0,56 dollar à 0,60 dollar tandis que celui de Goldman Sachs est relevé de 33%, soit d'un dollar, pour atteindre 4 dollars par action.
+ Dérégulation +
Et cette tendance à la hausse des dividendes et au rachat d'actions pourrait se confirmer dans les semaines et mois à venir alors que le président américain a promis une dérèglementation du secteur, "qui pourrait débloquer du capital pour la distribution aux actionnaires, réduire les coûts administratifs et doper les capacités d'investissement des banques", indique Edmond de Rothschild Asset Management.
Selon la société de gestion, la dérégulation devrait commencer par la nomination de représentants plus favorables au secteur à la tête des institutions chargées de sa supervision, par l'assouplissement des "stress tests" et des contraintes de capitaux qui en découlent, mais aussi par la baisse de l'obligation de réserves en capital ou encore par le report de la mise en application des normes prudentielles finalisées de Bâle 3.
Rarement les planètes n'auront été aussi parfaitement alignées pour les banques américaines, près de 8 mois après la victoire de Donald Trump.
-Pierre-Jean Lepagnot, Agefi-Dow Jones, pjlepagnot@agefi.fr, ed: JDO
Agefi-Dow Jones The financial newswire
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